jeudi 29 mars 2012

Évolutions d'un outil avec son auteur : l'exemple de TeXnicle

Je réalise régulièrement des documents en utilisant le système TeX/LaTeX, principalement dans le cadre de mes activités de recherche (mais pas seulement). Ce système permet de travailler sur le contenu d'un document en dehors de la page, donc de la présentation (de l'apparence). Cela l'oppose à l'approche Wysiwig (what you see is what you get) qui est mise en œuvre le plus souvent dans les traitements de texte. J'ai commencé à étudier TeX et LaTeX au début des années 90 et je suis toujours admiratif devant l'efficacité avec laquelle il est possible d'obtenir un document d'une qualité typographique exceptionnelle.

Travailler en dehors de la page

Travailler en dehors de la page, c'est, dans ce contexte, éditer le contenu dans un fichier texte (ou plus) qui contient le texte ainsi que des commandes. Par exemple : \section{Introduction} indique l'intitulé d'une section. Pour cela, on peut simplement utiliser un éditeur de texte, puis lancer par exemple pdflatex en ligne de commande afin de produire un fichier au format PDF et enfin afficher ce fichier dans un lecteur adéquat. L'alternative principale consiste à utiliser un éditeur spécialisé prenant en charge l'appel à pdflatex ainsi que l'affichage du fichier résultant. L'outil de ce type que j'utilise sur Mac depuis plus de 10 ans se nomme TeXShop. Son utilisation est devenue particulièrement intéressante en terme de rapidité depuis qu'il intègre (comme d'autres) une fonction d'allers-retours ciblés entre le code et le document (synchronisation entre l'éditeur et le lecteur PDF).

Vers un nouveau choix d'outil

Récemment, j'ai remarqué une actualité assez importante au niveau des éditeurs spécialisés dans le code LaTeX. Et par ailleurs, il se trouve que la navigation au sein de longs fichiers ne m'est pas très agréable avec TeXShop (elle se fait par le biais d'une liste déroulante qui présente les sections sans les hiérarchiser). Je me suis donc lancé dans un comparatif des éditeurs de code LaTeX pour Mac OS X. Les critères les plus importants étaient : les allers-retours ciblés et la navigation par plan hiérarchisé.

TeXnicle

Rapidement, TeXnicle a attiré mon attention. Plus précisément, TeXnicle 2.0 en version bêta. Dans une interface plaisante, j'ai retrouvé la plupart des fonctions que je recherchais. J'ai alors commencé à personnaliser cet éditeur et à compiler (appeler pdflatex) quelques documents pour le tester. Étant donné qu'il s'agissait d'une version bêta, j'ai été assez naturellement confronté à des bugs : la couleur du fond de l'éditeur n'était pas mémorisée et les allers-retours ciblés ne fonctionnaient pas toujours.

Évolutions

C'était ainsi l'occasion de contacter l'auteur : lui montrer mon intérêt pour TeXnicle et lui signaler ces deux bugs. J'ai eu une réponse instantanée et une nouvelle version bêta est sortie juste après, avec cette ligne dans le journal des changements :

+ Bug fix: setting background colour of editor now persists across app restarts.

Nous avons alors échangé de nombreux messages. J'ai reçu de nouvelles versions de TeXnicle, spécialement compilées pour les tests, et j'ai renvoyé les messages d'erreur liés à la synchronisation entre l'éditeur et le lecteur PDF avec la technologie SyncTeX. Quelques jours après, une nouvelle version bêta sortait :
+ Bug fixes to synctex support. In some cases the file paths are absolute; this wasn't handled properly before.

La suite

Je suis donc heureux d'avoir pu contribuer à l'amélioration de TeXnicle et, libéré de ces bugs, je me suis mis à l'utiliser en tant qu'éditeur de code LaTeX principal. J'en suis vraiment très satisfait ! Mais... Il reste une fonction que j'avais avec TeXShop et que je n'ai pas retrouvée : la possibilité de diviser en deux l'éditeur pour faire des allers-retours rapides entre deux parties du code. J'en discute actuellement avec l'auteur de TeXnicle et j'espère bientôt pouvoir en profiter...

dimanche 16 janvier 2011

Décliner un produit en impliquant ses utilisateurs : l'exemple de Scuadra

Il y a quelques années, Emmanuel Lafont a créé, dans le domaine de la chaîne graphique, un nouveau service sur le Web : ProfilICC.com (je l'avais d'ailleurs interviewé à ce sujet). Il a rapidement enchaîné avec la création d'une marque de produit dans le même domaine : Scuadra (voir par exemple ces quelques mots sur l'un des produits).

Emmanuel m'envoie régulièrement ses nouveautés (par exemple la dernière : la charte ColorMix, en haut de la photo d'illustration). Sûrement parce qu'il sait que je les utiliserai, que je pourrai en parler et que je lui ferai des retours.

Cela a été le cas en particulier avec le premier modèle de la charte XpoGrey. J'ai commencé à l'utiliser pour les tournages de mes vidéos et pour certaines de mes prises de vues en photo. Je lui ai alors envoyé quelques commentaires, notamment sur la robustesse et la taille.

Un peu après, Emmanuel m'a recontacté parce qu'il travaillait justement sur un modèle plus petit et plus robuste : la charte XpoGrey Compact (en bas de la photo d'illustration). Il m'a envoyé ses esquisses (à d'autres utilisateurs aussi j'imagine). J'ai répondu avec deux ou trois remarques, mais aussi une proposition de modification graphique. Plus tard, le produit est sorti, représentant une évolution très sensible par rapport au premier modèle.

On voit donc là une manière d'inclure les utilisateurs dans la conception d'un produit, mais aussi une façon de progresser au niveau de la qualité (liée aux usages sur le terrain).

mardi 28 décembre 2010

Instagram : une application pour les photos par-ci par-là

L'application Instagram propose le partage de photos depuis un iPhone. Récemment, je l'ai installée et j'y ai vu une utilité directe pour moi. Petit retour sur l'application, puis sur mon usage...

Partage

Le partage des photos se fait sur une plate-forme liée à l'application. Elle dispose de fonctions sociales (dans le sens réseau social) courantes telles que : s'abonner aux photos d'une personne, aimer une photo, commenter une photo, etc. Mais, le partage peut aussi se faire par la même occasion sur Twitter, Facebook, Flickr, etc. D'ailleurs, je vais tester l'intégration avec Foursquare dès que la neige me permettra d'être un peu plus mobile...

Format carré et filtres

Élément essentiel : l'application nous invite à recadrer la photo (que l'on vient de prendre ou de choisir) au format carré et à y appliquer un filtre. Il y en a onze et chacun donne un rendu fortement typé rappelant la grande histoire de la photo argentique.

C'est important car cela joue beaucoup me semble-t-il sur l'utilité que les utilisateurs peuvent trouver à l'application. Donc, au-delà du partage, il y a principalement : la composante sociale et les filtres. A priori, rien de révolutionnaire... Mais, l'application connaît actuellement un succès considérable !

Simplicité et élégance

J'explique ce succès tout d'abord par la réalisation efficace de l'application. Elle est simple à utiliser. On crée un compte et on commence. On voit quelques options en plus et on découvre les photos des autres utilisateurs. Point positif : l'élégance de l'interface, claire et raffinée. Point négatif (pour l'instant) : le site Web, qui ne permet que de visualiser les photos.

Utilité

Et là où Instagram fait vraiment la différence pour moi, c'est au niveau de son utilité. Concrètement, je vais publier avec Instagram des photos qui avant, dormaient dans mon téléphone.

Jusqu'alors, je partageais sur Flickr, Picasa et Fotopedia les photos que je travaillais sur le plan esthétique (généralement prises avec mon Canon EOS 5D Mark II) et sur TwitPic des photos pour illustrer mes tweets (plutôt prises avec mon iPhone). Restent dans mon téléphone : des photos personnelles et des photos prises par-ci, par-là. Souvent, ces dernières ne sont pas très intéressantes sur le plan esthétique, ce sont surtout des traces que je garde. En les habillant avec un filtre et les partageants avec d'autres personnes intéressées par ce type de traces, cela prend du sens, avec le partage, mais aussi avec une dimension ludique non négligeable.

Donc voilà, mes photos par-ci par-là, ce sera via Instagram !

En illustration plus haut, ma première photo partagée avec Instagram, et ci-contre, la dernière.

jeudi 13 août 2009

Le mode vidéo du Canon EOS 5D Mark II : atouts, contraintes et utilisations

Hier, je parlais de ce qu'a changé pour moi le Canon EOS 5D Mark II en photo et je me suis bien gardé de faire des comparaisons par rapport à la concurrence pour ne pas être encore plus interminable. J'aurais par exemple pu citer le Nikon D3 arrivé plus tôt avec les mêmes sensibilités, mais avec un prix complètement différent. Aujourd'hui, j'aimerais aborder le mode vidéo du 5D Mark II (après mes premiers retours début juin) et le moins que l'on puisse dire, c'est que ce mode vidéo n'a pas d'équivalent. Nikon a lancé la vidéo sur les reflex avec le D90 grâce à la fonction Live View, mais avec de grosses limites (j'y reviendrai) et surtout, avec un capteur plus petit. Et c'est là qu'est tout l'enjeu ! C'est principalement grâce à son grand capteur (24 sur 36 mm) que le 5D Mark II a marqué les esprits. En effet, ce type de capteur permet d'atteindre facilement de toutes petites profondeurs de champ et le rendu esthétique des premières vidéos qui ont circulé (par exemple sur Vimeo) a naturellement fait penser au cinéma. Le court métrage Reverie de Vincent Laforet a notamment fait forte impression. Mais voilà, malgré les atouts considérables de ce mode vidéo, il a aussi de grosses contraintes vis-à-vis des camescopes (qui sont donc prévus à la base pour filmer). On ne peut effectivement pas ajouter un mode vidéo à un appareil photo sans être confronté à pas mal de problèmes. Panasonic en sait quelque chose avec par exemple le Lumix GH1 qui est arrivé avec la vidéo bien après le G1. Alors, quels sont les atouts et les contraintes du mode vidéo du Canon EOS 5D Mark II ? Et donc, à quels usages correspond-il ?

La fiche technique

Commençons par la fiche technique de ce mode vidéo en la comparant à celle du D90 :
  • image de 1 920 sur 1 080 pixels (720p sur le D90) ;
  • cadence de 30 images par seconde (24 sur le D90) ;
  • son à 44,1 kHz (11 kHz sur le D90) ;
  • entrée audio stéréo (absente sur le D90) ;
  • compression H.264 (Motion JPEG sur le D90) ;
  • durée maximale de 12 minutes (5 minutes sur le D90) ;
  • mode manuel après mise à jour (automatique sur le D90).
Canon a donc placé la barre assez haut dès le début (d'autant plus que l'on bénéficie aussi des hautes sensibilités). D'ailleurs, il n'existe toujours pas d'autre reflex 24 x 36 capable de filmer. Si c'était le cas, voyons qu'elle pourrait être la fiche technique de son mode vidéo en partant de celle du 5D Mark II :
  • la taille de l'image (Full HD) convient à la majorité des tournages qui ne visent pas forcément une diffusion au cinéma ;
  • la cadence suffit en général, mais on pourrait aussi espérer 50 et 60 images par secondes par exemple pour des ralentis tout comme 24 et 25 images par secondes pour s'insérer dans tous les tournages ;
  • le son du micro interne est assez pauvre en fréquence et il capte malheureusement les bruits de manipulation (notamment l'utilisation des bagues de l'objectif) et de fonctionnement de l'appareil (par exemple la stabilisation de l'objectif, comme dans la vidéo en illustration), il n'y a par ailleurs aucun moyen de le contrôler (pas d'indication sur le niveau, pas de réglage du gain et pas de prise pour un casque) ;
  • le son obtenu avec des micros externes est moins bon qu'avec la plupart des camescopes, il pourrait d'ailleurs y avoir une entrée ligne pour utiliser aussi des préamplis externes ;
  • la compression à 35 Mb/s est assez intéressante, il y a beaucoup de détails dans l'image et les fichiers restent de taille raisonnable par rapport aux cartes mémoire actuelles, mais pourquoi pas une option à 100 Mb/s (pour des rushes en 4:2:2, moins sous-échantillonnés) ;
  • les 12 minutes maximum ne me posent pas de problème pour filmer des chansons, mais cela m'en pose pour les interviews, pire encore pour les captations de concert, il serait donc préférable de pouvoir tourner tant que la carte mémoire le permet (on arriverait à plus d'une heure et demie avec 32 Go) ;
  • quand le mode manuel est arrivé à l'occasion d'une mise à jour, la vidéo sur le 5D Mark II est devenue encore plus intéressante puisque beaucoup plus contrôlable, mais j'ajouterais volontiers un mode priorité à l'ouverture et un mode priorité à la vitesse.
Un mode manuel qui change tout

Le mode manuel change tout car il permet de contrôler l'exposition et donc une grande partie de l'esthétique de l'image :
  • la sensibilité de 100 à 12 800 ISO (ou automatique), avec donc plus ou moins de bruit ;
  • la vitesse d'obturation de 1/30 de seconde à 1/4 000 de seconde, avec donc un contrôle du rendu des mouvements ;
  • l'ouverture du diaphragme comme on le souhaite, avec donc le choix de la profondeur de champ.
Sur le plan esthétique, ce dernier point a un impact majeur. Le court métrage cité plus haut est tourné de nuit, alors il est logique que le mode automatique (le seul disponible au moment du tournage) ait favorisé une grande ouverture et donc une faible profondeur de champ, d'où ce fameux rendu cinéma avec des flous d'arrière-plan. Par contre, avec beaucoup le lumière, ce mode automatique a tendance à fermer le diaphragme, avec comme conséquence une grande profondeur de champ pas forcément souhaitée. Désormais, le mode manuel permet de choisir et donc de profiter pleinement de l'atout unique du 5D Mark II : accéder à de très faibles profondeurs de champ avec un budget (boîtier + objectif) en dessous de 4 000 € (voir la vidéo d'illustration, fichier original disponible ici avec un compte Vimeo).

Une question de positionnement

Ce type de rendu n'est pas vraiment possible avec les camescopes actuels, même sur les modèles destinés aux professionnels. Pour le retrouver, il faut se tourner vers le matériel de cinéma. Et là, c'est en dizaines de milliers d'euros qu'il faut compter. Il en va de même pour les objectifs : on accède facilement aux grands angles, aux objectifs lumineux et on peut réexploiter un parc d'objectifs déjà acquis pour la photo.

Un système qui n'a pas été prévu pour filmer

J'ai évoqué plus haut un certain nombre de points à revoir. Mais il en reste deux, assez fondamentaux. Tout d'abord l'autofocus. Il est à oublier totalement en mode vidéo (trop lent et bruyant). On filme donc avec le 5D Mark II en faisant la mise au point manuellement (ou alors en utilisant l'autofocus une seule fois avant de lancer l'enregistrement). Heureusement, la précision de l'écran le permet réellement et un zoom grossissant 10 fois est disponible (mais pas pendant l'enregistrement, dommage). Faire une mise au point manuellement en vidéo, cela nécessite une certaine maîtrise : ne pas se tromper de sens dans lequel tourner la bague, ne pas déstabiliser l'appareil, etc.

La bague de zoom pose les mêmes questions : compétences de mise en œuvre pour de la vidéo et bruit dans le micro interne. Néanmoins, ces deux aspects (mise au point et zoom) peuvent ne pas poser de souci si l'on a les compétences ou si l'on filme en plan fixe. Par contre, le son interne du boîtier ne peut servir que de piste de secours et pour la synchronisation. Et puis, le boîtier en lui même ne se prête pas toujours aussi bien aux mouvements de caméra qu'un camescope. On peut alors penser à le monter sur un stabilisateur. Il existe d'ailleurs tout un marché pour combler les faiblesses du 5D Mark II en vidéo : support d'épaule, follow focus (manipulation de la bague de mise au point), boîtier audio XLR, etc. De joyeux bidouilleurs se penchent aussi sur le programme interne du boîtier pour l'améliorer, notamment au niveau du son (voir Magic Lantern).

Utilisations

Ayant utilisé le Canon EOS 5D Mark II depuis fin 2008 à l'occasion de tournages de différentes natures, je vois principalement trois types d'utilisations :
  • Les vidéos sans prétention au niveau de la qualité technique : par exemple en famille. Ce n'est pas forcément grave si le son n'est pas très bon, si l'image est parfois floue et si elle n'est pas très stable. L'intérêt du 5D Mark II est alors d'éviter de prendre un camescope et pourquoi pas de profiter de son rendu si l'on dispose des compétences nécessaires (cela peut aussi être l'occasion de les acquérir).
  • Les plans fixes : par exemple dans le cadre d'un tournage multicaméra. Le son est enregistré par une autre caméra (un camescope pro) ou par un enregistreur. La mise au point et le cadrage sont faits avant le début de la vidéo. Cela peut être très intéressant pour obtenir un grand angle ou au contraire un gros plan avec une faible profondeur de champ.
  • Presque toutes les autres utilisations, mais en réunissant ces trois conditions : avoir les compétences mentionnées plus haut, pouvoir véritablement se passer d'autofocus, avoir une alternative pour le son.
Quelques exemples

Je ne peux pas encore montrer tous les types de tournages que j'ai réalisés avec le 5D Mark II, mais en voici quelques-uns :
  • une interview de Pierre Journel à quatre caméras, dont le 5D Mark II à gauche au sol sur un mini trépied (plan fixe, je bénéficie d'un grand angle que je n'ai pas sur mes camescopes) ;
  • une session acoustique de Séverin et Liza Manili à quatre caméras, dont le 5D Mark II à gauche dans mes mains (mise au point et zoom pendant l'enregistrement, je profite de la faible profondeur de champ) ;
  • un clip live de Revolver dont la captation a été faite avec six 5D Mark II, le mien (sur trépied avec une tête vidéo) faisant le plan de face (mise au point et zoom pendant l'enregistrement, je profite du rendu très propre en vidéo à 1 600 ISO).

Le mouvement est lancé

Une chose est sûre, un mouvement s'est lancé avec le Canon EOS 5D Mark II. Une esthétique recherchée est maintenant accessible pour quelques milliers d'euros. Les productions vont donc s'enchaîner et les constructeurs sauront nous apporter des offres plus adaptées. En attendant, les 5D Mark II remplissent des cartes mémoire à un rythme effréné !

Aller, je termine par le petit plus que j'aimerais avoir dans la prochaine mise à jour : la correction et le verrouillage de l'exposition en mode manuel quand la sensibilité est automatique...


Voir aussi : le récapitulatif.

mardi 11 août 2009

Ce que le Canon EOS 5D Mark II a changé pour moi en photo

Après avoir parlé du Canon EOS 5D Mark II à quelques reprises (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8) et avant de revenir sur son mode vidéo, voici un petit panorama de ce que cet appareil à changé pour moi en photo. Auparavant, j'utilisais principalement un Canon EOS 5D (donc le modèle précédent) et pourtant, les différences sont telles que je ma façon de photographier a évolué de manière significative.

Un boîtier revu, corrigé, et même plus

Commençons par faire un tour des principales nouveautés du boîtier (par rapport au 5D) et voyons quelles peuvent en être les conséquences sur le terrain.
  • Le viseur est plus large (il passe de 95 % à 98 %). Le cadrage est donc plus précis.
  • Le viseur affiche par ailleurs la sensibilité (enfin !). Cela fait gagner un temps précieux lorsque l'on souhaite la contrôler.
  • L'écran de rappel des réglages affiche désormais la sensibilité en permanence (enfin !). Là aussi, cela fait gagner du temps.
  • L'écran LCD est plus grand (il passe de 2,5" à 3"). Mais surtout, il est beaucoup plus précis (il passe de 230 000 pixels à 920 000 pixels). Cela permet de sélectionner bien plus facilement les photos directement sur le boîtier (par exemple pour faire de la place sur une carte mémoire). On voit très rapidement si une photo est nette ou pas. Cela permet aussi en mode Live View (qui lui aussi est une nouveauté) de faire des mises au point manuellement de manière assez confortable (pour les photos ou les vidéos).
  • La cadence augmente également (elle passe de 3 photos par seconde à 3,9). Cela n'a pas vraiment d'importance pour moi, mais il est vrai que cela me permet sûrement d'attraper plus facilement des sourires quand je garde le doigt appuyé sur le déclencheur pour une petite rafale (voir cet exemple avec la deuxième photo d'une courte rafale de tout juste deux déclenchements).
  • L'autonomie de la batterie progresse clairement. Cela m'est surtout utile vis-à-vis du mode vidéo. Il me reste toujours de la batterie pour les portraits après un tournage.
  • Le boîtier est mieux protégé contre les éléments extérieurs comme l'eau, la poussière et le sable. Voilà qui est bienvenu sur la plage ou dans un grenier.
  • L'exposition est souvent plus pertinente pour moi qu'avec le 5D. Je peux ainsi m'appuyer plus fréquemment sur le mode que j'utilise le plus, le mode priorité à l'ouverture (Av), et j'ai donc moins recours au mode manuelle (M).
  • Un nouveau réglage fait son apparition : la priorité aux hautes lumières. La différence n'est pas flagrante, mais effectivement, elle est bien là. Je l'ai récemment exploitée pour des portraits à contre-jour (voir cet exemple).
  • Un dispositif de nettoyage du capteur est mis en œuvre (enfin !). Alors, j'hésite moins à changer d'objectif et je n'ai toujours pas eu besoin de faire nettoyer mon capteur.
  • Le capteur gagne énormément de pixels (il passe de 12,8 millions de pixels à 21 millions). Globalement, je n'en aurais pas forcément l'utilité. Mais cela m'est actuellement très précieux pour les photos de mon deuxième livre sur les jeux vidéo.
  • De nouvelles sensibilités sont accessibles (jusqu'à 6 400 ISO contre 1 600 sur le 5D, et même jusqu'à 25 600 ISO en poussant). C'est pour moi l'évolution amenant le plus de changements. Donc je détaille un peu ci-dessous.
Des hautes sensibilités vraiment exploitables

Avec le 5D, je m'arrêtais à 1 600 ISO pour garder des images exploitables en 20 sur 30 cm. Avec le 5D Mark II, je m'arrête à 6 400 ISO. Contrairement, cela signifie que j'ai besoin de quatre fois moins de lumière. Si à 1 600 ISO je suis à 1/5 de seconde, j'ai de grandes chances de faire une photo floue à main levée. Par contre, à 6 400 ISO, je serai à 1/20 de seconde et ma photo sera sûrement nette, d'autant plus si j'ai un objectif stabilisé et/ou une courte focale.

Avoir besoin de moins de lumière, c'est aussi pouvoir figer une action plus facilement. Imaginons un guitariste faisant un saut sur scène avec sa guitare pendant un concert. À 1/50 de seconde, il sera flou. À 1/200 de seconde, il sera sûrement net.

C'est encore... Ne pas être contraint à rester sur l'ouverture la plus large quand la lumière est faible. Et donc, cela permet de jouer davantage sur la profondeur de champ. Imaginons une photo le soir en intérieur, sans flash, avec un petit éclairage artificiel. À 1 600 ISO, il faudra ouvrir au maximum, peut-être f/4 (comme avec le Canon 24-105). La profondeur de champ sera alors petite. Par contre, à 6 400 ISO, on pourra fermer le diaphragme de deux crans et ainsi arrivé à f/8. La profondeur de champ sera alors moyenne, ce qui pourra être très utile si l'on photographie deux personnes qui ne sont pas tout à fait sur le même plan.

Le rapport aux photos à main levée n'est donc plus le même, pour résumer rapidement : moins de photos floues, la possibilité de figer plus facilement des actions et plus de liberté au niveau de la profondeur de champ. Mais aussi : se passer d'un trépied dans certains cas (ce qui peut rendre des photos possibles, par exemple dans un musée où les trépieds sont interdits). Et parfois, on verra mieux sur une photo prise presque dans le noir qu'avec nos propres yeux (voir cet exemple).

La photo au flash est également bouleversée par ces sensibilités élevées. Avec le 5D, je faisais mes portraits au flash à 400 ISO pour récupérer une petite partie de l'éclairage ambiant. Avec le 5D Mark II, je suis maintenant à 1 600 ISO. Le flash n'est alors que l'une des sources d'éclairage, parfois très discret (voir cet exemple). L'ambiance du lieu est ainsi plus présente (voir cet exemple avec un éclairage artificiel, la lumière de la fenêtre et un peu de flash au plafond). Par ailleurs, comme le flash est dans ce cas moins puissant, ses batteries durent plus longtemps.

On peut aussi aller plus loin en ne déclenchant tout simplement pas le flash. J'ai par exemple photographié un mariage pour des amis qui ne souhaitaient pas de flash. Le résultat est étonnant. Évidemment, l'esthétique n'est pas la même. Mais même les photos prises dans l'obscurité de la soirée atteignent pleinement leur objectif après un peu de post-production.

Et pour accompagner cela ?

Nous avons vu plus haut que l'affichage de la sensibilité était maintenant confortablement installé dans le viseur du 5D Mark II et en permanence sur l'écran de rappel des réglages. Nous sommes nombreux a avoir attendu cela, mais j'en voudrais encore plus pour pouvoir profiter davantage des nouvelles possibilités offertes par ces hautes sensibilités : une molette sur le boîtier pour régler la sensibilité. Au passage, je veux bien aussi un horizon dans la visée...

Prochain épisode : le mode vidéo du 5D Mark II !

Voir aussi : le récapitulatif.

Les Sony Cyber-shot DSC-T500, T900 et TX1 dans la poche ou sur un tournage multicaméra

Les Sony Cyber-shot DSC-T (suivi d'une identification) sont des appareils photo numériques compacts ultraplats, dont l'objectif ne dépasse pas. En 2004, lors de la sortie du premier modèle de la gamme (le T1), j'avais un reflex numérique (un Nikon D100) et je cherchais un petit compact à garder toujours dans la poche. Mais le T1 n'était pas assez compact à mon goût et j'avais alors opté pour le premier modèle d'une autre gamme : le U10. Néanmoins, j'ai suivi de près les successeurs du T1 car je les trouvais assez équilibrés au regard de mes besoins : compacité, performances, discrétion, rapidité.

J'ai cessé d'utiliser le Sony Cyber-shot DSC-U10 quand j'ai eu des téléphones prenant des photos. D'autant plus que leurs vidéos étaient bien meilleures, comme celles du Sony Ericsson P990i (photo). Et puis un jour, j'ai arrêté d'attendre un iPhone vidéo et j'ai remplacé mon Nokia E61i par un iPhone 3G. Ce téléphone d'Apple faisait des photos, mais de mauvaise qualité (vis-à-vis de certains concurrents). Et surtout, il ne disposait pas officiellement de fonction d'enregistrement vidéo. Il a donc fallu que je le complète par un petit appareil photo faisant de la vidéo.

Le Sony Cyber-shot DSC-T500

Alors, je me suis replongé dans l'étude des appareils photo ultracompacts, performants, discrets et rapides, avec un critère en plus : la vidéo. Malgré la concurrence bien plus large qu'à l'époque du T1, c'est l'un de ses successeurs qui a eu ma préférence : le Sony Cyber-shot DSC-T500. Ses arguments étaient forts : les dernières technologies (stabilisation, haute sensibilité, détection des visages), une couleur noire pour une réelle discrétion et un mode vidéo HD (720p avec compression H.264).

Le rôle de ce T500 devait se limiter à remplacer mon Nokia E61i pour les photos et les vidéos, donc principalement pour une utilisation personnelle. Et puis, je me suis mis à l'exploiter pour des sessions acoustiques et des interviews dans le cadre de RendezVousCreation. En effet, grâce à son mode vidéo HD et la possibilité de le percher à peu près n'importe où, il s'est intégré très naturellement dans ma chaîne de production multicaméra (avec parfois même des assemblages). Par exemple, c'est ce T500 qui filmait d'en haut dans cette session acoustique de Skye ou de la gauche dans cette interview de Pierre Journel.

Le Sony Cyber-shot DSC-T900

Quelques mois plus tard, le Sony Cyber-shot DSC-T900 a pris la relève avec brio : encore plus compact et léger, un écran beaucoup plus précis, une interface tactile plus complète, la possibilité d'enregistrer des vidéos d'une heure (contre 10 minutes avec le T500), un meilleur rendu vidéo et quelques nouvelles fonctions (détection des visages paramétrable, détection des sourires). Je suis donc passé à ce nouveau modèle. C'est par exemple lui qui filmait incliné dans cette session acoustique de Séverin et Liza Manili.

On peut alors se demander s'il y a tout de même des points négatifs à ce T900. J'en retiendrais principalement trois par rapport à mes tournages : il n'y a pas de balance des blancs manuelle, il manque aussi des réglages du rendu de l'image et surtout, le temps ne s'y écoule pas à la même vitesse que dans mes autres caméras (des camescopes HDV et un Canon EOS 5D Mark II). Je dois resynchroniser chaque plan filmé par le T900.

Le Sony Cyber-shot DSC-TX1

Et là, il se trouve que Sony vient d'annoncer le Cyber-shot DSC-TX1 avec un nouveau type de capteur (plus à l'aise en basse lumière) et même une station d'accueil robotisée qui cadre et déclenche des photos en détectant les visages/sourires (Party-shot). D'après les spécifications du TX1, la limite des vidéos retombe à 29 minutes et l'écran est moins précis que celui du T900. Je ne suis donc pas pressé de changer à nouveau de Cyber-shot, d'autant plus que la concurrence devrait bien finir par proposer des appareils équivalents.

jeudi 23 juillet 2009

Color Reference Kit : la solution de Scuadra pour tester et valider la chaîne graphique

Quand on s'intéresse à la gestion de la couleur dans une chaîne graphique, on peut utiliser des images que l'on connaît bien pour valider le rendu des couleurs de l'écran à l'imprimante. Mais cela peut être assez fastidieux car on n'a pas forcément sous la main une image présentant les nombreux aspects à tester : couleurs de peau, couleurs saturées, gris neutre, zones sombres, hautes lumières, etc. C'est pour cela que Scuadra propose désormais le Color Reference Kit. Il s'agit principalement d'un tirage A4 et de l'image correspondante sur CD-Rom. L'image en question est très riche et peut donc être utilisée comme référence. Par contre, comme je n'ai plus d'imprimante en ce moment, je n'ai pas pu essayer le Color Reference Kit complètement...

mardi 14 juillet 2009

Expérience de travail en connexion 3G avec l'option Internet everywhere illimité pour iPhone d'Orange

Ayant besoin de travailler une semaine sans connexion ADSL et sans réseau Wi-Fi disponible, j'ai activé l'option Internet everywhere illimité pour iPhone d'Orange. L'idée était de profiter de la connexion 3G de mon iPhone sur mon ordinateur portable, c'est-à-dire utiliser l'iPhone comme modem grâce à sa nouvelle fonction Partage Internet (via un câble USB ou une connexion Bluetooth).

J'aurais pu le faire en trichant : par exemple en jailbreakant mon iPhone et en utilisant PDANet. Mais non, je suis allé sur Orange.fr et j'ai accepté de payer 29,90 € par mois pour cette option dont le nom contient le mot « illimité »...

Une journée d'utilisation satisfaisante

Le premier jour d'utilisation réelle s'est bien passé (avant, j'avais juste réalisé quelques tests). Près d'une fenêtre, le réseau 3G était plutôt stable et le débit au rendez-vous : téléchargements à parfois plus de 200 Ko/s et téléversements autour de 40 Ko/s. Cela m'a notamment permis de regarder des vidéos et d'en envoyer vers des plates-formes de partage (ce clip live). Et puis, il s'agit vraiment d'un partage : l'iPhone peut continuer ses connexions à Internet en même temps que l'ordinateur portable.

Mais voilà, en quelques heures, j'ai très certainement atteint la limite de cette option illimitée : « Orange peut limiter le débit au delà d'un usage de 1Go/mois » (mentions légales de l'option en question).

Un lendemain bridé, désagréable, contre-productif

Le lendemain, le débit est considérablement retombé : environ 40 Ko/s en téléchargement et à peine plus de 20 Ko/s en téléversement. Dans ce cas, l'envoi d'une petite vidéo prend des heures et les multiples onglets pour la navigation sur le Web sont à oublier.

Avant de pouvoir mettre en ligne cette vidéo, il a fallu plusieurs tentatives à cause des coupures. Autre souci : une fois le débit limité, il l'était aussi pour l'iPhone, comme si la limitation s'appliquait à tout mon abonnement, pas seulement à l'utilisation modem.

Un surlendemain interminable

Le surlendemain, j'ai appelé le service client d'Orange. Le premier interlocuteur m'a dit qu'un SMS d'avertissement devait précéder la baisse de débit. Puis, sans être prévenu, je suis tombé sur un deuxième interlocuteur. Il m'a dit que la baisse de débit était normale, que j'avais même de la chance de ne pas avoir été complètement déconnecté. Mais il ne maîtrisait pas du tout le sujet : il a par exemple confondu temps pour les appels et quantité de données. Enfin, il m'a transféré au service commercial pour trouver une solution permettant d'avoir à nouveau un débit confortable.

En fait, le troisième interlocuteur ne gérait pas cette option. Il m'a tout de même dit que j'aurais dû recevoir un SMS avant la baisse de débit et que la seule solution était d'attendre ma prochaine facture pour récupérer 1 Go d'échange de données. Après de longues minutes, il m'a transféré vers le service technique pour la question du débit sur l'iPhone. Le quatrième interlocuteur m'a parlé de WAP et m'a dit qu'une intervention allait avoir lieu sur ma ligne avec effet sous 24 heures. Durée totale de l'appel : environ une heure.

Une journée de plus dans la lenteur

Vingt-quatre heures plus tard... J'ai simplement constaté qu'il suffisait de désactiver la 3G sur l'iPhone puis de la réactiver pour récupérer un débit normal (donc juste sur le téléphone). J'ai finalement perdu beaucoup trop de temps, mais j'ai quand même réussi à publier cette vidéo après de longues heures de patience...

Bilan

Évidemment, j'avais connaissance de la limite de cette option illimitée... Mais maintenant que j'en ai fait l'expérience, je peux lister les problèmes fondamentaux que j'y vois :
  • mettre le mot « illimité » dans le nom de l'option est clairement trompeur ;
  • Orange ne propose aucun outil pour mesurer sa consommation de données ;
  • Orange ne m'a aucunement alerté, ni avant que j'atteigne la limite ni au moment où je l'ai atteinte ;
  • les compétences de mes interlocuteurs n'ont pas du tout été à la hauteur de mes attentes.

samedi 13 juin 2009

Un disque SSD dans un MacBook Pro et les performances explosent

Je me suis récemment équipé d'un nouvel ordinateur portable : un MacBook Pro 17" unibody (voir mes retours). Pour résumer, je l'ai trouvé : réussi sur le plan esthétique, pas si encombrant que ça, bien équipé en entrées/sorties, plutôt silencieux, très performant. Ma conclusion était :

Même s'il reste quelques points à corriger pour la prochaine version, il s'agit clairement d'une machine époustouflante. Elle le sera encore plus avec un disque SSD. J'attends juste la disponibilité d'un modèle en particulier...

Entre temps, j'ai pu me procurer le disque SSD en question : un Samsung de 256 Go. Après quelques semaines d'utilisation, voici mes retours.

Le plus frappant, c'est l'explosion des performances. Cela se ressent au démarrage qui est beaucoup plus rapide. Ensuite, le lancement des applications est instantané. Évidemment, celui des applications les plus lourdes ne l'est quand même pas vraiment. Mais le gain est impressionnant : par exemple, il ne faut qu'à peine plus de deux secondes à Photoshop CS4 pour être opérationnel. La lecture des données suit le même rythme. J'ai pas mal d'images de plus de 100 Mo, elles s'ouvrent comme si elles ne pesaient pas plus de 500 Ko... Même phénomène du côté de la vidéo : le stockage des fichiers de rendu sur ce disque SSD permet un montage bien plus rapide qu'avant. Pour confirmer cela avec un outil de mesure, j'ai demandé à Xbench d'analyser les performances de ma nouvelle configuration. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le score du disque passe de 54 à 189 ! Les résultats complets sont disponibles ici.

Un disque SSD, c'est aussi un silence total. On n'entend pas le disque tourner dans l'ordinateur. On n'entend pas les vibrations transmises sur le bureau. Et l'on n'entend pas de bruits parasites dans le circuit audio. Il s'agit d'un confort que j'apprécie énormément.

Autre point : quand je ferme l'ordinateur et que je le range très vite pour partir, je n'entends plus les têtes se ranger puisqu'il n'y a pas d'éléments mobiles dans un disque SSD. La robustesse est donc accrue.

J'ai aussi gagné en poids, ce disque SSD est beaucoup plus léger qu'un disque dur. Par contre, je n'ai pas ressenti d'amélioration de l'autonomie, alors que c'est un argument souvent mis en avant.

Terminons par les points négatifs... Évidemment : le prix ! Bien que le rapport prix/performances soit très bon. Et puis il y a la capacité : elle est aujourd'hui limitée à 256 Go pour les ordinateurs portables, alors que les disques durs de 500 Go sont maintenant fréquents.

Pour conclure, l'effet pervers : une fois que l'on a goûté aux joies du travail avec un disque SSD, on peut être tenté de souhaiter en avoir partout ailleurs...

dimanche 10 mai 2009

Apple MacBook Pro 17" unibody : mes retours

Il y a environ un mois, j'ai enfin reçu l'ordinateur portable que j'avais commandé : un Apple MacBook Pro 17" unibody. Voici les caractéristiques principales de mon exemplaire pour lequel j'ai demandé quelques options :
  • écran mat ;
  • 2,93 GHz ;
  • 4 Go de Ram ;
  • 320 Go de disque dur à 7 200 rpm.
J'aimerais parler ici de mes premiers retours : pas un test avec des mesures, mais mes impressions après avoir utilisé cette machine pour quasiment tous les usages qui me concernent, principalement : Internet, bureautique, photo, musique et vidéo.

Esthétique et encombrement

Je trouve les MacBook unibody très réussis sur le plan esthétique. Ces coques en aluminium vont sûrement rester des références pendant longtemps (elles ont d'ailleurs l'air très résistantes). Mon modèle 17" est le plus grand. Au départ, j'aurais aimé rester sur un écran de 15" comme celui de mon MacBook Pro précédent. Mais voilà, Apple ne propose plus d'écran mat en 15"...

Le modèle 17" est donc plus grand, plus lourd aussi. Mais finalement, cela ne me pose pas de problème fondamental : il tient tout de même dans mon sac et n'est finalement pas beaucoup plus lourd.

Écran, clavier et pavé tactile

L'écran mat est magnifique. Son traitement limite très efficacement les reflets. Son image est lumineuse et homogène. Une fois étalonné, il propose un rendu des couleurs supérieur à ce que j'ai pu voir auparavant sur un ordinateur portable. Et avec ses 2,3 millions de pixels (1 920 sur 1 200), il est très pertinent pour la vidéo (visionnage HD et montage). Petit souci quand même : un tramage est présent quand l'affichage est assez sombre. Je note aussi qu'il faut être tout à fait en face pour que le rendu soit de qualité maximale.

J'adhère vraiment à la dernière génération des claviers Apple. Je les ferais encore moins résistants à la frappe, mais c'est un détail. Quant au pavé tactile, il est épatant : large, sans bouton, multipoint, etc. Mais aussi : extrêmement glissant, ce qui facilite les déplacements et procure une sensation de mouvements très directs.

Bruit et son

Ce MacBook Pro 17" unibody est particulièrement silencieux. Le disque dur est discret, le bruit du lecteur optique est plutôt contenu et les ventilateurs ne se déclenchent que lorsque le microprocesseur est fortement sollicité (par ailleurs, leur rotation n'est pas outrageusement bruyante). Par contre, le circuit audio ne semble pas complètement isolé et si l'on a l'oreille sensible, on peut entendre des grésillements liés au disque dur sur le côté gauche.

Le son délivré est puissant et bien au dessus de ce que j'ai eu sur d'autres ordinateurs portables : il y a des basses, des médiums et des aigus. Il n'est pas réparti de manière homogène (ce qui fausse la stéréo), mais ça serait peut-être trop en demander...

Connectique et autonomie

Presque tout change pour moi avec cette nouvelle machine. C'est aussi le cas de la connectique : un port FireWire en moins (le 400, dommage), un port USB en plus (je respire un peu) et un port Mini DisplayPort à place du port DVI (j'ai dû acheter des adaptateurs vers DVI et VGA). Une évolution plus discrète, mais drôlement pratique : la sortie audio prend en compte le micro des écouteurs de l'iPhone (je n'ai plus à sortir mon casque USB avec micro intégré pour discuter sur Skype ou ailleurs).

Pour l'instant, ce MacBook Pro 17" unibody tient à mon avis toutes ses promesses. Mais est-ce le cas aussi pour l'autonomie. Apple parle de huit heures... Et bien, je les ai même dépassées ! Voilà de quoi travailler toute une journée sans prise de courant à proximité : en réunion, à l'occasion d'un colloque, dans un avion, etc. Du coup, le fait de ne pas avoir une batterie amovible ne me gène pas forcément. Évidemment, si les sollicitations sont lourdes (luminosité élevée, utilisation de la carte graphique rapide, décodage vidéo, etc.), on peut facilement diviser cette autonomie par deux.

Retours sur les usages

Pour la bureautique et Internet, l'utilisation est naturellement très confortable : il y a beaucoup de place sur l'écran et le couple clavier/pavé tactile brille par son efficacité. Même remarque pour la musique. Dans ce domaine, il y a de nombreuses cartes son externes à brancher en FireWire 400, il faut donc penser à se munir d'un câble 400-800 ou d'un adaptateur du même type.

Pour la photo, l'écran est convaincant pour les cas simples, mais il ne remplace pas un écran pro. Outre les points relevés plus haut, je n'ai pas obtenu un étalonnage complètement satisfaisant pour le noir et blanc. En ce qui concerne la puissance de calcul, elle est bien au rendez-vous : traiter des images de 21 millions de pixels se fait rapidement. Et bonne nouvelle, c'est aussi vrai pour la vidéo : les montages HD multicaméra se font sans problème. Mais là aussi, il convient de prêter une attention spéciale à la couleur (donc procéder à la phase d'étalonnage de la vidéo sur un autre écran).

En complément...

Ce MacBook Pro 17" unibody me permet d'aller beaucoup plus loin dans mes usages que mon ordinateur portable précédent. Cela signifie principalement que j'utilise mon Mac Pro plus rarement et que je gagne ainsi en mobilité.

Pour résumer... Même s'il reste quelques points à corriger pour la prochaine version, il s'agit clairement d'une machine époustouflante. Elle le sera encore plus avec un disque SSD. J'attends juste la disponibilité d'un modèle en particulier...

Mise à jour (juin 2009) : j'ai pu me procurer le disque SSD en question, voici mes retours.

Mise à jour (septembre 2009) : je remplacerais bien le graveur de DVD par un graveur de Blu-ray, mais QuickTime ne lit toujours pas les films sur Blu-ray...

lundi 6 avril 2009

Elgato Turbo.264 HD : la conversion H.264 et au-delà

Depuis que la clé d'encodage Elgato Turbo.264 existe, je gagne un temps fou pour la publication de mes vidéos sur le Web. Cet encodeur matériel soulage l'ordinateur et va très vite. Par contre, il est ne permet pas un encodage HD.

Et là, il se trouve que Elgato sort un nouveau modèle portant le nom de Turbo.264 HD. L'encodage en HD 720p ou 1080p (jusqu'à 10 Mb/s) devient alors possible dans les mêmes conditions... En fait non : dans des conditions encore plus confortables !

Les formats d'entrée sont plus nombreux. Notons en particulier la prise en compte de l'AVCHD (notamment en direct depuis un camescope) et des DVD non protégés. Par ailleurs, l'interface logicielle propose beaucoup plus de fonctions. Voici un aperçu de quelques nouveautés :
  • prévisualisation et rognage des fichiers vidéo ;
  • export vers YouTube (HD ou non) ;
  • options de conversion bien plus nombreuses ;
  • fusion des vidéos.
Après une première série de tests, je peux dire que les résultats sont vraiment impressionnants. La qualité est donc bien au rendez-vous, avec toujours la même efficacité et pas mal de nouvelles possibilités. Derniers détails : la clé est plus petite, mais plus chère.

dimanche 1 février 2009

ReadWriteWeb : pour suivre les tendances du Web

Il n'est pas rare que l'on me demande une source d'information sur les tendances du Web. Généralement, je réponds ReadWriteWeb (en anglais).

L'équipe de ce blog très populaire se base sur une connaissance de longue date du Web pour analyser ses tendances. L'information, riche, que l'on y trouve est ainsi mise en perspective avec les évolutions du Web récentes et plus anciennes. Donc, ne comptez pas sur les rédacteurs de ReadWriteWeb pour s'extasier devant une nouveauté qui serait juste séduisante. À l'opposé, au-delà des analyses, nous avons droit à des bilans et même à des prévisions.

Voilà, je ne prends pas vraiment de risque en conseillant ReadWriteWeb, mais vous aurez compris que ses rédacteurs en prennent régulièrement ;-)

À noter... ReadWriteWeb propose aussi un podcast : ReadWriteTalk.

vendredi 26 décembre 2008

Mon flux de travail photo avec Lightroom, DxO Optics Pro, Photoshop et iPhoto

Je viens de mettre en ligne les dernières photos que j'ai traitées et je me suis dit que ce serait l'occasion de décrire les grandes lignes de mon flux de travail dans ce domaine.
  1. Préparation du disque dur. Sur mon disque dur externe de travail pour les photos, dans le dossier de l'année en cours et dans le sous-dossier du lieu, je crée un dossier pour l'événement en question (par exemple : 20082009/paris/panasonic) et cinq sous-dossiers : originauxautres, originauxselection, travail, final, finalweb.
  2. Copie des fichiers. Je glisse la ou les cartes mémoire dans un lecteur et je copie les fichiers à la main dans le dossier originauxautres (via le Finder de Mac OS X).
  3. Sélections des photos. Dans Lightroom, je sélectionne les photos. Une fois la sélection terminée, je déplace les images dans le dossier originauxselection, je les ordonne, j'écris éventuellement des légendes et j'ajoute au début de chaque nom de fichier le numéro d'ordre de la photo (pour retrouver cet ordre sur le disque dur).
  4. Phase 1 des traitements (plutôt automatiques). Dans DxO Optics Pro, je corrige automatiquement la distorsion, les aberrations chromatiques, la netteté, le bruit, parfois la perspective et parfois le vignettage. Parfois, je corrige aussi la lumière, photo par photo. J'exporte le résultat au format DNG dans le dossier travail.
  5. Phase 2 des traitements (plutôt manuels). Dans Lightroom, je repars du dossier travail en désactivant les corrections pour la netteté et le bruit (pour qu'elles ne soient pas appliquées deux fois). Ensuite, je corrige le cadrage et l'horizon, la balance des blancs, l'exposition, les poussières et parfois le vignettage (pour en ajouter).
  6. Phase 3 des traitements (manuels). Dans Photoshop, je retouche éventuellement un peu plus, surtout pour faire du nettoyage (enlever un papier par terre par exemple).
  7. Phase 1 des exportations (podcast). Depuis Lightroom, j'exporte un fichier PDF contenant toutes les photos, éventuellement avec des légendes, pour une diffusion dans le flux d'un podcast.
  8. Phase 2 des exportations (laboratoire de tirage). Depuis Lightroom, j'exporte les photos vers le dossier final avec les caractéristiques suivantes : JPEG 90 %, sRGB, taille maximale, 300 points par pouce.
  9. Phase 3 des exportations (Web). Depuis Photoshop (car je préfère son redimensionnement à celui de Lightroom), j'exporte avec un script les photos du dossier final vers le dossier finalweb avec les caractéristiques suivantes : JPEG 90 %, sRGB, 720 pixels pour le plus grand côté, 72 points par pouce.
  10. Phase 4 des exportations (services de partage). Dans iPhoto, j'importe les images du dossier finalweb et je profite des modules que l'on peut ajouter à ce logiciel pour exporter rapidement vers Facebook, Picasa et Flickr. Depuis peu, j'exporte aussi vers Photonauts en utilisant l'application qui porte le même nom et qui peut accéder aux albums d'iPhoto.
Reste les mots-clés : je ne prends que rarement le temps d'ajouter des mots-clés à mes photos...

samedi 6 décembre 2008

Nouveaux usages avec le Canon EOS 5D Mark II

Je ne présenterai pas de test poussé du Canon EOS 5D Mark II annoncé en septembre, mais comme je viens d'avoir mon exemplaire, voici mes premières impressions sur les deux points que je voulais essayer en priorité et qui permettent des nouveaux usages : les hautes sensibilités et le mode vidéo.

Cet appareil photo monte à 6 400 ISO et peut être poussé à 25 600 ISO. Les Nikon D3 et D700 le permettaient depuis peu, mais ce sera nouveau pour moi. Et c'est un vieux rêve qui devient réalité... Je m'explique : en concert, avec peu de lumière, les mouvements sont forcément visibles sur les photos (si une personne bouge, il y a un flou de mouvement). En effet, figer une action à 1/50e de seconde n'est pas vraiment possible. Mais avec les 6 400 ISO du 5D Mark II, je pourrai monter à 1/200e de seconde et ainsi avoir le choix de figer une action ou non. Donc : action figée à 1/200e de seconde, petit flou de mouvement à 1/50e de seconde et flou plus ample avec une vitesse encore plus faible. Je cite ces chiffres comme exemples, cela dépend évidemment de plusieurs facteurs. En tout cas, les images à 6 400 ISO sont étonnamment propres !

Deuxième rêve qui devient réalité, et c'est cette fois-ci une première avec le 5D Mark II : tourner des vidéos HD 1080p avec le capteur 24/36 d'un reflex numérique. L'intérêt, c'est surtout d'utiliser des objectifs lumineux offrant une faible profondeur de champ (que l'on n'a pas avec des camescopes). On peut profiter de cette faible profondeur de champ dans le viseur d'un reflex, mais après le déclenchement, on ne garde que l'une des images. Avec cet appareil, on accède à cette sensation esthétique en vidéo.

Le Canon EOS 5D Mark II fait ainsi tomber deux limites auxquelles j'étais confronté. Je peux maintenant figer une action avec peu de lumière et obtenir une faible profondeur de champ en vidéo. Donc cela correspond à plus de liberté esthétique, à suivre...

Mise à jour du 15 décembre 2008 : j'ajoute quelques usages ici.

Voir aussi : le récapitulatif.

mardi 25 novembre 2008

Programmer des jeux sur Mac, avec ou sans code

Mise à jour (2010) : les étudiants sont maintenant incités à réaliser leurs jeux en HTML/HTML5, soit sans code via un outil comme Dreamweaver, soit avec code en exploitant les nouveautés de HTML5, ce qui ne les empêchent pas d'utiliser une autre technologie s'ils ont les compétences pour le faire.

Avec quels outils programmer des jeux sur Mac, avec ou sans code ? C'est la question que je me suis posée pour la mise en place de mon cours sur la conception et l'industrie des jeux vidéo (IC06) que je vais commencer en mars à l'Université de Technologie de Compiègne. En effet, je dispose d'une salle de travaux dirigés équipée de Mac avec une contrainte : des logiciels déjà installés, mais pas de budget pour en acheter d'autres. Voici donc une sélection d'outils soit gratuits soit déjà achetés, accessibles selon différents niveaux de compétences en informatique :
Nous avons aussi :

mardi 21 octobre 2008

À la découverte du Panasonic Lumix G1

Le 30 septembre, je suis allé à la présentation d'un nouvel appareil photo de Panasonic : le Lumix G1. J'en ai profité pour prendre quelques photos auxquelles on peut accéder en passant par RendezVousCreation.

Mais j'en ai aussi profité pour tester cet appareil d'un nouveau genre, ni reflex ni bridge (objectifs interchangeables, mais visée électronique). Je ne suis pas directement dans la cible de Panasonic, mais je suis impliqué dans la réflexion, notamment via le cours sur le numérique et la photo (IC03) que je donne à l'Université de Technologie de Compiègne. J'avais d'ailleurs parlé du Lumix G1 au moment de son annonce. C'est ce qui m'avait valu cette invitation en tant que blogueur.

À l'entrée de la Cité de l'architecture et du patrimoine (photo 1), j'ai salué Borey Sok que je n'avais pas croisé depuis un moment. Et dans l'ascenseur, Rod m'a rejoint. À l'annonce du Lumix G1, il s'était demandé si ce nouvel appareil serait pertinent pour les photos de concert. Comme on le voit sur la photo 14, nous n'étions pas nombreux. Cela m'a étonné. J'ai aussi été surpris que l'on nous présentei un autre produit : une platine de salon Blu-ray qui n'apparaissait pas dans l'invitation.

Premier temps : l'observation

Plusieurs exemplaires du Lumix G1 étaient présentés dans un espace aux couleurs bleutées (photos 5 et 6). Cela a été l'occasion de prendre l'appareil en photo (photos 7 à 11). Rod, qui ne le trouvait finalement pas si petit que l'on aurait pu le croire, a posé son Canon EOS 350D sur le présentoir pour comparer (photo 12). Effectivement, la différence n'est pas frappante. Le capteur Micro Four Thirds permet normalement une plus grande finesse du boîtier, mais l'écran orientable occupe un espace conséquent. Une autre partie du Lumix G1 semble ne pas permettre une économie significative de l'encombrement : le viseur (dont je reparlerai) surmonté du flash. De plus, le Lumix G1 n'est pas vraiment plus léger que le 350D. Le résultat : l'appareil ne tient évidemment pas dans la poche (même si l'on utilise un objectif ultra fin) et sa prise en main s'apparente à celle d'un reflex (avec les deux mains). Extérieurement, Le Lumix G1 s'apparente donc à un tout petit reflex.

Deuxième temps : la présentation

Luc Saint-Elie (chargé de la communication sur les nouvelles technologies) a ouvert le bal, puis il a déroulé l'argumentaire du Lumix G1 (photos 13, 14 et 16). J'y ai vu deux points en particulier. D'une part, la motivation de Panasonic pour créer le système G : s'adresser à tout ceux qui achètent un compact et qui rêvent de la qualité délivrée par un reflex. D'autre part, la première mise en œuvre de ce système : le Lumix G1. Panasonic propose donc une alternative aux bridges actuels. Une option aurait été de s'approcher d'un compact, mais c'est l'inverse qui nous est proposé : un appareil proche d'un petit reflex. Au regard de certains aspects, on pourrait même dire trop proche : la taille, le poids, l'absence de mode vidéo et le prix (apparemment environ 700 €). Ainsi, je ne vois pas comment Panasonic pourrait rencontrer un vif succès avec le Lumix G1. Le compact Micro Four Thirds annoncé par Olympus pourrait être une réponse plus adaptée : la qualité d'image d'un petit reflex dans un boîtier compact à objectif interchangeable.

Troisième temps : les tests

À l'issue de la présentation, Sophie Ripeau (responsable de la communication, photo 17) m'a proposé de tester un exemplaire de présérie du Lumix G1 (d'un rouge assez plaisant). Elle m'a invité à prendre des photos en extérieur, depuis la terrasse (photos 3 et 4). Mais j'ai commencé par des photos en intérieur pour tester les hautes sensibilités et l'autofocus en basse lumière. Ce dernier s'est révélé assez réactif. Une fois dehors, j'ai surtout mis à l'épreuve la dynamique et l'intérêt du viseur électronique. Même si celui-ci est effectivement bien au dessus de ceux des bridges, sa présence ne me paraît pas absolument nécessaire étant donné la qualité tout à fait correcte de l'écran LCD orientable, même en pleine lumière. Puisque j'avais utilisé l'une de mes cartes mémoire, j'ai pu analyser les photos le soir même et j'ai pu constater que le rendu des images au format JPEG avec les réglages par défaut correspondait assez logiquement à ce que l'on obtient en général avec un compact ou un bridge : un rendu destiné au grand public (contrasté, saturé et à la netteté accentuée). Par contre, la dynamique est supérieure à celle d'un compact. Quant au bruit en haute sensibilité, il est bien présent, mais pas de manière démesurée. On peut donc imaginer que le G1 remplira sont contrat en terme de qualité d'image (surtout avec le format RAW), c'est-à-dire : offrir un rendu proche de celui des reflex employant le système Four Thirds. Rod devrait tester le Lumix G1 plus en profondeur, il nous fera sûrement un compte rendu.

Quatrième temps : les discussions

Un buffet était à notre disposition (photo 18) et l'équipe de Panasonic France était toujours de la partie. J'ai ainsi entamé une discussion avec Romain Chollet (chef de produit Lumix) à propos du manque de la vidéo. Mais c'est Luc Saint-Elie qui m'a répondu : Panasonic n'était pas encore en mesure de livrer le Lumix G1 avec un mode vidéo convaincant, en particulier en ce qui concerne l'autofocus. Alors, quand Laurent Abadie (président de Panasonic France, photo 15) m'a demandé ce que je pensais du produit, je lui ai fait part de mes impressions : je sens bien le potentiel du système G, mais je ne vois pas des millions de personnes se jeter sur le Lumix G1.

Nous savons qu'un modèle intégrant un mode vidéo HD fera suite au G1 (le Lumix G HD). La question est donc : pourquoi Panasonic n'a pas attendu un peu pour équiper le G1 d'une fonction vidéo ? Est-ce que c'était un problème de disponibilité pour la Photokina 2008 ? Est-ce une affaire de positionnement tarifaire radicalement différent ?

Et après...

Après le buffet, j'avais rendez-vous avec Benoît Marchal pour enregistrer un épisode du podcast Déclencheur, justement à propos des liens entre photo et vidéo. Et comme il avait assisté le matin même à une autre présentation du Lumix G1, nous avons forcément échangé quelques mots sur le sujet avant qu'il n'appuie sur le bouton d'enregistrement. Benoît m'a fait part à ce moment-là de ses réactions à chaud. On peut les retrouver sur le blog Déclencheur Carnet. Nous partageons quelques points d'analyse, le premier étant : Panasonic risque fort de rater sa cible avec le Lumix G1.

Par contre, le Lumix G HD pourrait bien trouver son public, sûrement parmi les utilisateurs de bridges. Mais il faudrait que son prix ne dépasse pas celui du G1, ce dont je doute.

Terminons en revenant sur le système Micro Four Thirds. Il promet des appareils hybrides (photo et vidéo) et compacts, avec la qualité d'image des petits reflex. On peut imaginer un marché pour le grand public à un tarif proche de celui des bridges actuels, mais aussi un marché pour les pros et semi-pros qui attendent depuis longtemps un compact numérique au rendu proche de celui d'un reflex. Ces appareils seront-il proposés par Panasonic, par Olympus et/ou par d'autres constructeurs ?

Merci à Clément et Nicolas d’Hopscotch Nouveaux Médias pour l'invitation et à l'équipe de Panasonic France pour ces discussions.

vendredi 17 octobre 2008

Adobe ConnectNow : mon choix pour les réunions virtuelles

J'utilise souvent Skype pour des conférences audio ou vidéo, et d'autres outils pour partager des documents et des tableaux blancs. Mais il se trouve que j'ai maintenant besoin d'une solution intégrée. En effet, François Peccoud et moi préparons en ce moment la prochaine assemblée générale de l'association RendezVousCreation. Comme les membres sont éparpillés géographiquement, nous souhaitons permettre à tout le monde de suivre l'assemblée générale à distance. Ainsi, nous avons besoin de mettre en place une réunion virtuelle avec les caractéristiques suivantes :
  • visioconférence ;
  • chat ;
  • partage d'écran pour présenter des documents ;
  • pas de création de compte pour les invités ;
  • pas d'installation particulière pour les invités ;
  • interface simple et en français ;
  • service gratuit.
J'ai donc testé pas mal de possibilités. Il y a beaucoup d'offres répondant aux quatre premiers points. Par contre : les interfaces vraiment simples sont rares, celles en français encore plus, il y a parfois des applications à installer et nombreux sont les services à ne pas être complètement gratuits. Par ailleurs, j'ai rencontré différents problèmes d'utilisation : échecs de connexion, soucis d'affichage, etc. Et puis je me suis tourné vers un service actuellement en version bêta : Adobe ConnectNow. J'ai rapidement vu qu'il répondait à nos besoins. J'ai aussi vu d'autres fonctionnalités :
  • notes partagées ;
  • partage de fichiers ;
  • tableau blanc partagé.
Bien que ConnectNow soit encore en bêta, je n'ai pas rencontré de problèmes particuliers. Donc, suite à une série de tests concluants, je choisis cette solution pour l'assemblée générale de RendezVousCreation (et peut-être pour d'autres réunions virtuelles à venir).

jeudi 2 octobre 2008

Les enregistreurs audio de poche

Ces dernières années, plusieurs enregistreurs audio se sont fait remarquer pour leur compacité et leur rapport qualité/prix. Ces enregistreurs permettent des usages très variés : interviews, musique, réunions, etc. (via des micros internes ou externes). Et aujourd'hui, l'offre est particulièrement riche dans ce domaine : des modèles d'appoint aux modèles professionnels.

Mark Nelson en a testé un bon nombre pour O'Reilly Digital Media. Il propose d'accéder à ses tests via un tableau récapitulatif reprenant les avantages et les inconvénients de chaque modèle. À explorer depuis cette page.

Une approche similaire est proposée sur Transom.org et sur WingFieldAudio.com. Ce dernier site propose aussi un tableau comparatif des caractéristiques techniques et un tableau d'exemples sonores.

Mise à jour après le commentaire de Laurent : on peut évidemment se tourner aussi vers la rubrique Enregistreurs/Studios de poche d'Audiofanzine.

mercredi 17 septembre 2008

Canon EOS 5D Mark II : une annonce de poids dans le monde des reflex

Mon appareil photo numérique principal est actuellement un Canon EOS 5D. Je l'utilise depuis sa sortie en 2005 et j'en suis très satisfait. Néanmoins, certaines technologies liées aux appareils de type reflex proposent maintenant des avancées significatives par rapport au 5D. Je pense notamment aux sensibilités au dessus de 3 200 ISO, aux mécanismes pour lutter contre la poussière et à la précision des écrans LCD. J'attendais donc le successeur du 5D avec une certaine impatience, en particulier pour mes usages les plus exigeants comme les photos de concerts.

Le successeur du 5D a été annoncé aujourd'hui et il porte le nom de Canon EOS 5D Mark II. Comme le 5D, il s'agit d'un appareil photo reflex numérique équipé d'un capteur de 24 sur 36 mm. Les 12 millions de pixels du 5D me suffisaient amplement, avec le 5D Mark II, j'en aurai 21... Par contre, le poids ne change pas et la taille est quasiment identique. D'ailleurs, l'aspect visuel n'évolue que très peu. Je ne vais pas faire le tour complet des caractéristiques, mais en voici quelques-unes qui ont attiré mon attention.

J'avais choisi le 5D en particulier pour son grand capteur : pour la propreté de ses images en haute sensibilité (jusqu'à 1 600 ISO, ou 3 200 ISO en poussant) et pour les faibles profondeurs de champ qu'il permet. Le 5D Mark II monte à 6 400 ISO, ou 25 600 ISO en poussant. J'ai vraiment hâte de voir la qualité du rendu à ces sensibilités-là. Autre point intéressant au niveau de l'électronique : l'échantillonnage en 14 bits plutôt que 12, donc plus de précision dans les nuances.

Le 5D Mark II propose un confort visuel largement amélioré. D'une part avec un viseur couvrant 98 % de l'image (contre 96 % pour le 5D). D'autre part avec un écran plus large (3" contre 2,5"), mais surtout beaucoup plus précis : 920 000 pixels contre 230 000 pour pixels sur le 5D. Un autre élément qui pourrait sembler anodin : la sensibilité est affichée dans le viseur et sur l'écran en haut de l'appareil. Ça faisait longtemps que j'attendais ça !

L'arrivée d'un système antipoussière est une autre bonne nouvelle. Ça semble logique, mais on a vu le Nikon D3 ne pas en être pourvu. Viennent ensuite plusieurs caractéristiques qui m'ont intéressé pour diverses raisons...

Le 5D Mark II propose un mode vidéo, comme le Nikon D90 récemment annoncé, mais bien plus performant sur le papier : 1080p à 30 images par seconde, encodage en H.264 à 38,6 Mbps pendant une durée maximale de 12 minutes, son non compressé (micro interne et entrée micro). Vu comme ça, c'est très impressionnant. Je pense que je passerai pas mal de temps à expérimenter ce nouveau mode de faire de la vidéo...

Il y a d'autres nouveautés que je testerai très volontiers, par exemple : la fonction auto ISO (notamment comme sur les Nikon), la priorité aux hautes lumières, la correction du vignettage et le mode silencieux.

La visée sur l'écran LCD (live view) ne m'attire pas énormément au départ. Mais c'est elle qui permet notamment le mode vidéo et le mode silencieux. Alors je le prends avec plaisir ! Par ailleurs, la connectique a été enrichie. Je note surtout la présence, en plus de l'entrée micro, d'un port HDMI, pour les photos et les vidéos en haute définition, et d'un capteur infrarouge pour les télécommandes.

Je finis par trois caractéristiques qui ne devraient pas vraiment changer mon utilisation : une batterie qui tient plus longtemps, une poignée optionnelle gérant le transfert des photos en Wi-Fi et une cadence de 3,9 images par seconde. Le 5D allait à 3 images par seconde, on lui en a souvent fait le reproche, cela ne m'a personnellement jamais posé de problème.

Pour résumer : je ne vais donc pas revenir chez Nikon en m'orientant vers le Nikon D700. Ça tombe bien car je commence à avoir quelques objectifs performants pour les reflex Canon...

Un aperçu du Canon EOS 5D Mark II est déjà en ligne sur DPReview.com.

Voir aussi : le récapitulatif.

vendredi 12 septembre 2008

Panasonic Lumix G1 : un appareil photo numérique d'un nouveau type

Dans deux heures, j'entamerai un nouveau semestre de mon cours sur le numérique et la photo (IC03). Le cours de lundi portera sur le matériel en photographie numérique. J'y parlerai notamment des différents types d'appareils : compacts, ultracompacts, bridges, reflex, télémétriques, dos et chambres. Mais je dirai aussi quelques mots sur un nouveau venu : le Panasonic Lumix G1, qui n'est ni un appareil compact ni un reflex.

Ce n'est pas un compact de par la taille de son boîtier. Par ailleurs, Panasonic propose un nouveau système d'objectifs interchangeables, Micro Four Thirds (compatible avec le système Four Thirds via un adaptateur). Ce système a la particularité de permettre des boîtiers beaucoup plus fins que les boîtiers basés sur le système Four Thirds. L'épaisseur est réduite, mais pas la taille du capteur : 17,3 sur 13 mm, une taille bien supérieure à celles des capteurs des compacts et des bridges (même s'il y a eu au moins l'exception du Sony DSC-R1 en 2005).

Le G1 n'est pas un reflex car il ne dispose tout simplement pas de visée reflex (visée optique obtenue par un miroir placé derrière l'objectif). Alors, le G1 est-il un bridge ? Il est en tout cas différent de la majorité des bridges actuels sur plusieurs points : le système d'objectifs interchangeables, la taille du capteur, mais aussi une visée électronique très fine.

Voici donc un appareil qui en annonce sûrement d'autres du même type et qui bouscule les catégories actuelles. Je trouve cela très intéressant à plus d'un titre. Notamment parce qu'après avoir proposé d'excellents appareils dans les limites de leurs catégories, il est effectivement temps pour les constructeurs de les dépasser. Je salue aussi cette innovation du côté des bridges (en tout cas entre les compacts et les reflex), car ce type d'appareils cumulait surtout les inconvénients des compacts sans vraiment bénéficier des avantages des reflex.

Un aperçu est déjà en ligne sur DPReview.com et Luc Saint livre des photos du Lumix G1.